Association pour la Mémoire des Enfants Juifs Déportés

du XVIIIème arrondissement de Paris

   
   
Suzanne SZYDLO  
 

Par discrétion sans doute, parce qu’elle n’était pas de celle qui se mette en avant, elle était restée très discrète sur sa maladie et l’épreuve qu’elle affrontait. Je savais qu’elle livrait un terrible combat, mais, comme tous nos amis, j’ai été bouleversé par l’annonce de son décès. C’est avec une profonde émotion et une grande tristesse que je l’ai appris. Et je continue à avoir du mal à envisager qu’elle ne sera plus là, que je ne croiserai plus son regard malicieux, son sourire.

Sans avoir été parmi les fondateurs de l’Association pour la mémoire des enfants déportés du 18ème, elle y avait pris rapidement sa place et mettait toute son énergie à ce travail pour la mémoire, au sein de notre comité, comme aussi en siégeant pour notre arrondissement au COMEJD.

Elle veillait à ce que notre travail reste inattaquable, pour qu’il ne prête pas prise aux révisionnistes et autres négationnistes, supportant mal de voir le nom d’un enfant inscrit sur les plaques de plusieurs établissements. Elle retravaillait les listes et complétait inlassablement ses sources documentaires… un renseignement manquait, elle n’avait de cesse de l’obtenir. Sa bibliothèque doit sans doute être l’une des plus complètes sur le sujet.

   

Suzanne SZYDLO

Travailler pour les générations à venir, transmettre aux enfants des établissements scolaires la réalité du sort de leurs camarades arrêtés, déportés, exterminés sous l’occupation, mais, surtout, tenter de les éveiller à ce qui conduisit à cette barbarie, faire en sorte que jamais, ni ici ni ailleurs, des femmes, des hommes, des enfants ne soient victimes de la folie meurtrière d’une idéologie fanatique, c’était le cœur de son engagement avec l’AMEJD.
Elle me pardonnera, et j’espère Daniel aussi, mais elle avait, pour moi, la grandeur de ces femmes fortes qui jalonnent la Bible et en était la digne héritière.
Elle ne portait pas les religieux dans son cœur et craignait l’hypocrisie des dogmatiques de tout acabit, car elle était droite, savait ce qu’elle voulait et parlait sans langue de bois. Elle avait la belle énergie des femmes bibliques.
Le souvenir de Suzanne restera un aiguillon pour poursuivre ce qu’ensemble nous avons entrepris ; dans la fidélité à ses engagements, nous continuerons d’éveiller la conscience citoyenne des enfants et des jeunes en honorant la mémoire des enfants déportés.
Merci Suzanne pour tout ce que tu as apporté à notre association, aux enfants, ceux dont nous avons inscrit les noms sur les plaques dans les écoles et ceux qui peuvent maintenant les lire et s’en souvenir.
Merci à toi et, où que tu sois, je veux croire que tu continueras de veiller à nos travaux.

Eric MASSE Le GOANVIC
Président de l’AMEJD 18